Aujourd’hui, un article un peu différent, mais toujours un sujet qui nous tient à cœur.
De nos jours, le terme émotion est sur toutes les lèvres, mais cela n’a pas toujours été le cas. Au XVIe siècle ce mot même était absent du dictionnaire .
« Il faut attendre le lexique de la langue française au XVIIe siècle (Cayrou, 1924) pour y trouver la première mention du mot émotion. On découvre alors avec surprise que la signification qu’on attribue de nos jours à ce terme n’apparaît pas dans sa définition à cette époque » Bernard Rimé in Le partage social des émotions.
Il nous est parfois difficile de définir simplement ce qu’est une émotion. C’est bien quelque chose que nous vivons tous , cela paraît évident lorsqu’on en parle autour de nous , mais force est de constater que poser sa définition n’est pas aisée. Pour moi , chercher sa définition me faisait aller dans des souvenirs et dans mes propres émotions. Alors , un petit point définition s’impose !
Définition du terme “émotions”
Étymologiquement, le terme émotion vient du latin « e-movere » qui signifie mettre en mouvement, ou encore qui sert à l’action. Une émotion est donc un mouvement, c’est à dire un changement par rapport à un état immobile initial. Les émotions font quelque chose de magique : elles influencent nos réactions et nos perceptions de notre environnement.
L’émotion est une réaction soudaine de tout notre organisme, avec des composantes physiologiques (qui renvoient à notre corps), cognitives (qui renvoient à notre esprit) et comportementales (qui renvoient à nos actions).Un élément déclencheur est donc à l’origine de l’émotion.
Quelles sont les émotions ?
Il existe trois types d’émotions : les émotions primaires, d’arrière plan et sociales.
- les émotions primaires
C’est Paul Ekman qui a donné une définition de la notion d’émotion primaire le premier en mettant en lumière l’universalité des expressions faciales de ces émotions lors de ses recherches et expériences dans le monde entier .
Peur, joie, dégoût, tristesse, colère, surprise sont considérés comme les six émotions fondamentales, dites aussi primaires.
- les émotions sociales
Il existe également les émotions dites complexes : En 1990 Ekman réalisa une nouvelle liste d’émotions appelées cette fois-ci émotions secondaires. Elles seraient les suivantes : l’amusement, la satisfaction, la gêne, l’excitation, la culpabilité, la fierté dans la réussite, le soulagement, le plaisir sensoriel, la honte et le mépris. Elles se manifestent en rapport aux autres et à l’environnement uniquement, et non par rapport à notre état intérieur ce qui est le cas dans les émotions primaires.
- les émotions d’arrière-plan
Enfin les émotions d’arrière-plan sont moins facilement perceptibles car passagères et sont le résultat de notre état intérieur. C’est la réponse que vous cherchez en vous lorsque l’on vous demande comment vous vous sentez.
Toutefois, cette classification nous montre que nous nous sommes tous traversés par des émotions régulièrement et que ce n’est pas de notre fait . Elles arrivent et se manifestent en nous sans avoir de contrôle dessus . Nous avons tout intérêt à développer une relation à nous même qui nous permettent d’apprivoiser nos émotions.
Gérer ou accueillir ses émotions ?
On retrouve généralement dans les discours, le verbe gérer avec “les émotions”. Pourquoi ?
Le verbe « gérer » ( Larousse) est un verbe intransitif qui dans le domaine familier signifie : s’occuper activement d’un problème. Cela suppose donc une notion d’action ,de réfléchir sur elle , de la baliser , de la circonscrire pour ne pas qu’elle déborde ou qu’elle fasse trop de bruit, trop de vague, trop mal. Mais cela revient d’une certaine façon à la retenir , à freiner son expression.
Et cela peut être juste car certaines émotions lorsqu’elles se présentes peuvent faire peur tant son intensité est grande et qu’elle nous désarçonne. Toutefois, plus l’on retient ou l’on veut taire une émotion plus elle va s’agiter et grandir à l’intérieur de nous. Le risque est qu’elle nous déborde à un moment anodin.
exemple : quelqu’un qui te bouscule par inadvertance dans une foule , cela fait resurgir une colère nous examiné quelques jours plus tôt ou quelques heures plus tôt.
L’émotion = problème à gérer / régler ?
L’émotion a une fonction adaptative c’est-à-dire qu’elles permettent de s’adapter et de fonctionner dans un environnement particulier.
Lorsqu’elle se présente, elle ne peut pas être mentalisée . Elle est d’abord vivante en nous . Plus ou moins bruyante ou douloureuse voire même débordante . Elle invite a être vécue pour ce qu’elle est et non pas pas pour ce qu’elle n’est pas . Elle n’est pas un processus mental , elle est une information qui traverse notre corps nous renseignant sur notre vécu passé parfois ou sur une attitude adaptée à mettre en place face à un évènement présent dans notre environnement. L’émotion devient alors notre messager.
Voila pourquoi je préfère le paradigme de l’accueil de mes émotions à celui de notre époque qui considère que nous devrions les gérer.
Conclusion
Les émotions ont donc un rôle important dans nos vies. Elles sont telles des boussoles. Elles nous aident à traverser nos événements de vie. Ce premier article sur le sujet avait pour but de donner une définition de celles-ci, de tracer un certain contour de cette notion et dans le prochain article , nous verrons les propositions pour accueillir une émotion pour vivre une vie en adéquation avec qui l’on est .
En attendant, je te propose de lire un article qui détaille une découverte sur le rire.
Ah, ces émotions dont autrefois, il fallait à tout prix cacher « les dépassements » et que même maintenant, elles font tellement peur, qu’il faudrait absolument les gérer sans même chercher à écouter le message que notre corps veut nous transmettre.
Merci pour ton article 🙂